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Morceau choisi #159 Chéri Samba, Le monde vomissant, 2004

Chéri Samba, Le monde vomissant, 2004, acrylique sur toile, Hayward Gallery

Chéri Samba, Le monde vomissant, 2004, acrylique sur toile, Hayward Gallery

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Morceau choisi #157 Black Mirror, Saison 1, épisode 2, 15 Million Merits

– Laissez-moi parler. Vous ferez ce que vous voudrez, après.
– Suicide-toi. Me prends pas la tête. Je te ferai revenir à la vie, juste pour pouvoir te couper la tête.
– Allez.
– Laissons-le parler.
– Parle ! Parle !
– Écoutons-le. Alors? Allez. Tu as notre attention, comme tu le voulais. Tu veux dire quoi? Tu as préparé un discours? Parle !
– J’ai pas préparé de discours… J’ai même pas essayé… Mais je devais venir et je voulais que vous m’écoutiez. Que vous écoutiez vraiment, contrairement à d’habitude. Ressentez au lieu de juger. Vous sélectionnez un visage, et nous, on danse, on chante et on fait les cons. Et ce que vous voyez, ce ne sont pas des gens, ce sont de simples outils. Vous vivez dans ce mensonge. Le mensonge est la seule chose qui fonctionne, désormais. On peut supporter que ça ! Enfin, pas vraiment. Y a aussi la douleur et le vice. Attachons l’obèse à un poteau. On peut en rire, on a le droit. C’est un branleur face à nous, donc on peut se moquer ! Le désespoir nous a tellement aliénés qu’on ne connaît rien d’autre. On ne sait que mentir et acheter de la merde. C’est notre façon de nous exprimer et de parler aux autres. Si j’ai un rêve? Il me faut la dernière application pour mon avatar. On achète des trucs qui n’existent même pas ! Ce qui est réel n’existe pas pour nous. On est tellement idiots que ça nous détruirait. Autant me tuer. Ce serait trop à supporter. A chaque merveille trouvée, vous la distribuez en parts infimes. Mais pas avant de l’avoir traitée, l’avoir fait passer à travers des milliers de filtres, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une série de lumières qu’on utilise à longueur de journée. Qui font quoi? Alimentant quoi? Les petits et les grands écrans. Et je vous emmerde. Je vous emmerde. Vous le méritez. Je vous emmerde pour avoir laissé les choses empirer ! Je vous emmerde, vous et vos gueules d’enterrement. Je vous emmerde tous de croire que cela n’a aucun sens. Pour enlever l’importance de la chose et n’en faire qu’une blague ! Une sale blague parmi des millions ! Je vous emmerde, vous et votre existence ! Je vous emmerde au nom de tout le monde ! Je vous emmerde !

– C’était, sans aucun doute, la chose la plus poignante que j’ai pu voir sur cette scène, depuis le début de Hot Shot !
– Incroyable !
– Toi… Tu as formulé quelque chose que chaque personne dans cette salle peut approuver.
On a peut-être pas tout compris. Mais je peux dire qu’on l’a tous ressenti. Même moi. Tu me considère comme un monstre. Mais tu sais quoi? Hé, je comprends tes raisons. Et j’aime ton truc.
– C’est pas un truc !
– C’est la vérité, non? Ta vérité subjective, mais elle reste recevable. Et tu as raison. L’authenticité est une denrée rare. J’aimerais encore t’écouter.
– Comment ça?
– Une émission sur une de mes chaînes. Tu pourras parler librement.
– Je la regarderais. On ressentait sa passion.
– Il est bon ! Tu es chaud comme type. Le coup de la gorge tranchée? Bien trouvé.
– Qu’est-ce que tu en dis? Trente minutes, deux fois par semaine?
– Fais-le ! Fais-le !
– Allez, mon salaud !
– Ca en vaut la peine !
– C’est clair.

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